Forte réticence des Français face aux voitures électriques
Selon une étude publiée par l'Observatoire Cetelem, réalisée dans 16 pays d'Europe, d'Asie et d'Amérique du Nord, la France se démarque par un niveau de doute élevé concernant l'avenir des voitures électriques. En effet, près de 71% des Français doutent de l'importance de ces véhicules dans le futur, alors que la moyenne européenne s'établit à 40%. A titre de comparaison, seulement 10% des habitants de Chine, de Turquie ou du Mexique expriment des doutes au sujet de l'électromobilité.
Cette perception négative est d'autant plus surprenante que plusieurs constructeurs automobiles ont annoncé leur intention de ne vendre que des véhicules électriques d'ici 2030.
De plus, un tiers des Français estiment que les voitures électriques remplaceront complètement les véhicules à moteur thermique à long terme.
Principaux freins à l'adoption des véhicules électriques
Les obstacles à l'achat d'une voiture électrique restent les mêmes que l'année dernière pour la majorité de la population française :
- Prix élevé des véhicules électriques : Les modèles européens sont jusqu'à cinq fois plus chers que leurs homologues chinois.
- Craintes liées à la recharge : Les Français redoutent également les difficultés de recharge et le manque d'autonomie des voitures électriques.
En moyenne, plus de 70% des conducteurs européens estiment que la hausse des prix de l'électricité pourrait rendre les véhicules électriques trop onéreux par rapport aux voitures à moteur thermique.
Manque de connaissance sur les réglementations environnementales
L'étude met en lumière les incertitudes concernant les connaissances relatives aux réglementations en vigueur. Ainsi, seulement un tiers des Européens savent précisément ce que sont les zones à faibles émissions et un peu moins de deux personnes sur trois sont au courant des restrictions pour les véhicules essence et diesels prévues en 2035. "Les constructeurs automobiles doivent clarifier leurs politiques industrielles et commerciales ainsi que leur communication pour ne pas pâtir durablement de la concurrence, souvent en avance sur les questions électriques", souligne Flavien Neuvy, responsable de l'Observatoire Cetelem. "Il appartient également aux autorités publiques de prendre une position claire et stable pour faciliter la transition énergétique dans le domaine automobile."
L'impact environnemental du secteur des transports
Pour rappel, le secteur des transports est responsable de près de 30% des émissions de CO2 en Europe, dont la moitié provient des véhicules particuliers.
Vers une meilleure acceptation des véhicules électriques ?
Malgré les réticences actuelles, il semble que les mentalités évoluent progressivement en matière de mobilité durable. Plusieurs éléments pourraient contribuer à une meilleure acceptation des véhicules électriques dans les années à venir :
- Des modèles plus abordables : Les constructeurs automobiles travaillent d'arrache-pied pour proposer des voitures électriques moins coûteuses, grâce notamment à la baisse du coût des batteries et à l'amélioration de la chaîne d'approvisionnement.
- Davantage d'infrastructures de recharge : Les pouvoirs publics et les acteurs privés multiplient les initiatives pour développer le réseau de bornes de recharge et facilité leur utilisation.
- Une communication plus efficace : Informer les citoyens sur les avantages environnementaux et économiques des véhicules électriques est essentiel pour changer les perceptions et inciter à l'achat.
Pour que la transition vers l'électromobilité s'accélère, il est crucial que l'écosystème automobile soit prêt à relever ces défis et à répondre aux attentes des consommateurs.
