Débat sur les hybrides : cette voiture « électrique » démontre pourquoi elles nuisent à la planète

14
0

Ram a présenté une nouvelle version hybride rechargeable de son pick-up phare, le Ram 1500, en prétendant résoudre le problème d’autonomie de la version 100 % électrique. Pourtant, en y regardant de plus près, ce pick-up semble accumuler les faiblesses à la fois en termes de performances et d’écologie.

Des chiffres qui surprennent

1 Ram 1500 Ramcharger

Le Ram 1500 REV affiche une autonomie électrique de 227 km avec une batterie de 91 kWh, loin derrière les 550 km promis par le Tesla Cybertruck à équipement similaire. Avec cette nouvelle version hybride appelée “Ramcharger”, Ram a tenté d’offrir plus de souplesse grâce à un prolongateur d’autonomie. Pourtant, le choix de confier ce rôle à un gros V6 essence pour seulement 174 ch laisse perplexe. Pourquoi une si grande motorisation si la puissance n’est pas directement utilisée pour les roues ?

Le résultat est un pick-up hybride avec une autonomie électrique de 233 km et une portée complète atteignant 1 100 km grâce au moteur thermique. Mais les chiffres de consommation sont alarmants : 30,4 kWh/100 km en électrique et 11,7 l/100 km pour le moteur thermique. On pourrait s’attendre à bien moins, sachant que le moteur thermique tourne de manière stabilisée pour alimenter la batterie, mais la réalité en est autrement.

Praticité et écologie mises à mal

2 Ram 1500 REV

La version 100 % électrique du Ram 1500 profite d’un avantage de conception : l’espace libéré par l’absence de moteur thermique est converti en un coffre avant spacieux. Un atout très pratique pour un véhicule à vocation professionnelle qui est entièrement perdu dans cette version hybride. Le Ramcharger semble être davantage une réponse à la peur des automobilistes de tomber en panne (“range anxiety”) qu’une véritable solution pratique et écologique.

Lire aussi :  Cette Ford Mustang suralimentée est une bonne valeur d'une manière très spécifique

Du point de vue environnemental, ce modèle hybride accumule les paradoxes. Avec une batterie de 91 kWh, il dispose d’un équipement énergivore, presque comparable à une Tesla Model S tout électrique, mais sans en partager les avantages. De plus, avec une consommation moyenne de 11,7 l/100 km, il se situe bien au-dessus des autres pick-ups, comme le Ford F-150, qui consomme en moyenne 9,8 l/100 km.

Des hybrides rechargeables à la réputation fragile

3 Ram 1500 Ramcharger

L’autre problème des hybrides rechargeables, c’est leur usage réel. Les promesses de faibles consommations sont rarement tenues. En effet, plusieurs études montrent que bon nombre de propriétaires de PHEV ne rechargent pas suffisamment leur véhicule, surtout lorsqu’il est utilisé à des fins professionnelles. En résultat, ces véhicules consomment souvent plus de carburant qu’un modèle thermique classique, annihilant ainsi les bénéfices écologiques promis.

L’Union européenne l’a d’ailleurs bien compris et prévoit de durcir les règlementations concernant ces motorisations, actuellement bénéficiant de certaines exonérations de taxes. On peut se demander si ce genre de pick-up a encore une raison d’être, surtout dans un contexte où les bornes de recharge deviennent de plus en plus accessibles, même pour des véhicules imposants comme les pick-ups.

Un avenir incertain

Si l’idée d’un prolongateur d’autonomie peut sembler séduisante sur le papier, la mise en œuvre reste discutable. Ce pick-up cumule les inconvénients d’un moteur thermique et d’une batterie surdimensionnée, tout en n’offrant ni la praticité ni l’efficacité environnementale attendue. Alors que la transition écologique est en marche, ce type de véhicule semble être à contre-courant, apportant peu d’arguments valables pour justifier son existence.

Lire aussi :  Le 992.2 de Techart Porsche 911 est en fait… assez subtil?
Marie